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L’exposition rassemble des artistes qui interrogent notre rapport aux paysages et à leur mémoire. Leurs œuvres capturent un monde en transformation, qu’il soit naturel, architectural ou mental. Utilisant des techniques comme la photogrammétrie et le scan LIDAR, ils saisissent les traces, tangibles ou enfouies, laissées par le temps et les bouleversements.
Réalisés en aval du premier confinement, ces créations traduisent des fragments de mémoire – vestiges d’un paysage, d’une architecture, d’une émotion – et interrogent notre capacité à préserver ce qui disparaît. Dans ce dialogue entre art, science et technologie, les oeuvres mettent en lumière les traces du passé, en les projettent dans un futur où ces traces numériques deviennent autant de récits vivants.
Explorateurs de la nature, les artistes s’inspirent de méthodes scientifiques pour concevoir une nouvelle approche de la représentation : à travers la capture et la collecte de datas. Ces œuvres numériques, convertis en structures tridimensionnelles constituées d’agrégats de points, traduisent la fragilité des paysages et leur caractère évanescent.
Les démarches artistiques se croisent autour de thématiques communes : la mémoire des lieux, la fusion entre nature et architecture, et l’impact des bouleversements écologiques et humains. Paul Duncombe, avec son projet Manicouagan, capte les traces d’un territoire Innu ancestral marqué par un cataclysme majeur il y a 215 millions d’années, révélant, à travers des scans LIDAR et SONAR, la beauté enfouie d’un paysage ancestral. Daniel Bourgais explore la lente transformation des vestiges et des paysages, où la roche se végétalise et la terre se fossilise, dans un dialogue subtil entre l’érosion du temps et la résilience de la matière. Arnaud Laffond plonge au cœur de la psyché avec Grotte, une expérience immersive qui superpose les reliefs d’une grotte réelle et les méandres d’un labyrinthe mental, interrogeant les liens entre mémoire individuelle et environnement virtuel.
Paul Duncombe présente une série de créations issue de son exploration de l’astroblème de Manicouagan, sur les terres ancestrales des Innus de Pessamit. Des profondeurs du cratère jusqu’au sommet du "Ground Zero" de l'impact, les oeuvres procèdent de données uniques collectées sur le site témoin de la 4ème grande extinction du vivant. Aux frontières de l’exploration, de la science et de la poésie, l’artiste révèle la beauté de ces paysages primitifs, interprétés par les machines.
Daniel Bourgais explore dans la série état de ruine, la fusion entre nature et architecture à travers des œuvres saisissant l’évolution des vestiges d’un château et d’un paysage en transformation. Entre roche qui se végétalise et terre qui se fossilise, l’artiste révèle la mémoire du lieu et invite à contempler la beauté subtile des ruines, tout en questionnant notre rapport au temps et à la matière.
Arnaud Laffond présente le projet Grotte mêlant photogrammétrie, scans cérébraux et réalité virtuelle, invitant à explorer un labyrinthe mental inspiré par l’isolement du confinement, et interrogeant les liens entre mémoire, émotion et environnement virtuel. Cette allégorie de l’espace mental de l’artiste est incarnée par un modèle 3D basé sur une véritable grotte : la grotte de la Balme, en Isère, dont il capturera les reliefs grâce à des techniques de photogrammétrie.
En capturant l’essence de ces territoires, physiques et symboliques, les artistes exposent des œuvres interpellantes, où la simplicité des formes naturelles dialogue avec la technicité croissante des sociétés modernes, invitant à repenser la représentation et la préservation des paysages dans un monde en perpétuelle mutation.